GENERALITES
Superficie |
Surface couverte d'eau |
Terres cultivées |
Terres urbanisées |
Forêts |
Terres inexploitées |
163 610 km2 |
5 % |
32 % |
0,5 % |
12 % |
50,5 % |
Les terres cultivées représentent 4,9 millions d'hectares dont 1,6 consacré à la culture des céréales (majoritairement du blé dur dans la vallée de la Medjerda), 1,6 consacré à la culture de l'olivier (principalement dans le Sahel tunisien et le gouvernorat de Sfax) et 400 000 hectares consacrés aux cultures irriguées. Au sein des terres inexploitées, le désert occupe une superficie comprise entre 33 % et 40 % du territoire selon qu'on le définisse d'après l'aridité (en général la surface située au sud de l'isohyète 100 mm) ou selon des caractéristiques paysagères (ramené au Grand Erg oriental).
RELIEF ET GEOMORPHOLOGIE
La Tunisie possède un relief contrasté, entre
une partie septentrionale et occidentale montagneuse, une partie orientale
plane et une partie méridionale désertique. Le Nord-Ouest de la Tunisie se
situe dans l'extension du massif montagneux de l'Atlas qui naît au Maroc en deux grands alignements orientés ouest —
est : l'Atlas tellien qui suit le
littoral méditerranéen et l'Atlas saharien qui s'abaisse
vers le cap Bon et le golfe d'Hammamet.
Entre le littoral nord et la riche vallée de la Medjerda s'étire l'Atlas tellien —
aussi appelé Tell septentrional ou monts de la Medjerda — en trois grands
alignements de moins en moins élevés jusqu'à atteindre le littoral oriental
entre le cap Blanc et Ghar El Melh : les montagnes de Kroumirie culminant à 1 000
mètres, les monts Nefza culminant à 600 mètres et les Mogods culminant à 500 mètres.
Au sud se déroule la vallée de la Medjerda alimentée
par de nombreux cours d'eau (oueds Mellègue, Tessa, Béja et Zarga) à laquelle succède une zone de collines irrégulières, les monts de Téboursouk, entre la ville du Kef et le golfe de Tunis.
Il s'agit du Haut Tell. La dorsale tunisienne,
chaîne calcaire, s'étend pour sa part des
monts de Tébessa (Algérie) vers la péninsule du cap Bon. Elle se compose
de groupes montagneux alternant avec des plateaux escarpés et
des dépressions : les monts de
Tébessa (1 385 m), le Djebel Chambi (1 544 m),
le Djebel Semmama (1 314 m5), le Djebel Serj (1 357 m), le Djebel Zaghouan (1 295 m)
et le Djebel Sidi Abd er-Rahmane dans le cap Bon (637 m). Vers le sud,
l'Atlas se réduit à des îlots montagneux (cherb) disséminés au-dessus de
hautes plaines : le Djebel Mrhila (1 378 m) et le Djebel
Salloum (1 373 m). Une région plane de
hautes steppes, à l'ouest, et de basses
steppes, plus à l'est, s'intercale avec le sud désertique et se trouve
sillonnée par quelques alignements montagneux résiduels (orientés ouest —
est) : le Djebel Majoura (874 m), le Djebel Bou Hedma (790 m),
le Djebel Orbata (1 165 m)
et le Djebel Asker (608 m).
Articles détaillés : Dorsale tunisienne et Atlas des sols tunisiens.
L'HYDROLOGIE
La dernière évaluation des ressources hydrauliques en
Tunisie fait état de 4,503 milliards de m3 disponibles, dont
2,7 sont des eaux de surface et 1,803 sont des eaux souterraines, ce qui est faible en
comparaison des autres pays du Maghreb. De par leur qualité
environnementale et de par les risques élevés de pollution auxquels les sebkhas font face, une politique de
protection a été mise en place et concrétisée par la fondation d'une agence
gouvernementale : l'Agence pour la protection des aires littorales (APAL).
Le Nord du pays rassemble les principaux oueds, dont la Medjerda, et reçoit les plus grandes
quantités de précipitations (plus de
400 millimètres par an) : il fournit donc 82 % des ressources en
eau du pays6. Les principaux plans d’eau
incluent des lacs, lagunes et sebkhas dont les plus
importants sont :
Le lac de Bizerte (12 000
hectares) ;
Le lac Ichkeul (10 000
hectares) ;
Le lac de Tunis (4 000
hectares) ;
La lagune de Ghar El Melh (3 135
hectares) ;
La sebkha Ariana : cuvette de 5 000
hectares située au nord du lac de Tunis, dont elle est séparée par la
plaine de La Soukra, et coupée du golfe de Tunis par un cordon dunaire littoral entre Raoued et Gammarth ;
La sebkha Séjoumi : cuvette de 3 900
hectares située à l'ouest de Tunis.
Le centre (entre 400 et 200 millimètres par an)
— avec la sebkha Sidi El Hani située
dans la région du Sahel — et le Sud du pays
(inférieur à 200 et souvent à 100 millimètres par an) sont caractérisés
par l'aridité et l’endoréisme : ils ne fournissent donc
que 12 % et 6 % des ressources, alors qu’ils représentent 62 %
de la superficie du pays, mais accueillent l’essentiel des ressources
souterraines. Ces dernières ont permis à la surface des oasis de doubler largement sur trente ans, passant de
15 000 à 36 000 hectares irrigués.
L’intérêt pour la construction de grands barrages et le transfert
d’eau potable vers Tunis remonte à l’époque du protectorat français. Après l’indépendance, la réalisation de grands ouvrages
destinés à l’irrigation continue,
principalement dans le Nord du pays. La croissance urbaine accélérée du début des années 1980 se traduit par une augmentation sensible de la
demande hydraulique. Le cinquième plan (1977-1981) vise donc la réalisation de quatre grands barrages
mettant en place un système d’exploitation et de transfert des eaux vers les
autres régions de Tunisie. L’engagement de l’État se confirme avec la stratégie
décennale de mobilisation des ressources en eaux mise en place durant les années
1990 avec la réalisation de 21 grands
barrages, 203 barrages collinaires, 610 nouveaux forages et 98 stations
d’épuration. En 2000, le taux de
réalisation du projet est estimé à 70 % par le ministère de l’agriculture.
Toutefois, un déficit des ressources se profile à l’horizon 2030 et la maîtrise
de la demande deviendrait alors prioritaire.
L’agriculture est le premier consommateur
d’eau du pays (80 % des ressources) avec une superficie irriguée passant
de 65 000 hectares en 1956 à
environ 345 000 au début du XXIe siècle.
Articles connexes : Eau potable et assainissement en Tunisie et Barrages de Tunisie.
LE CLIMAT
Le climat de
la Tunisie, qui varie grandement selon les régions, est de type méditerranéen dans
le Nord et le long des côtes, semi-aride à l'intérieur du pays et aride dans le Sud. Les températures moyennes pour l'ensemble du pays sont
de 12 °C en décembre et
de 30 °C en juillet.
En raison de sa situation géographique, le climat tunisien est influencé par les vents marins et sahariens. La côte nord est exposée aux vents soufflant depuis le Sud de la France, ce qui provoque une baisse significative des températures et une hausse des précipitations en particulier en hiver. Dans le Sud du pays, les vents chauds et secs soufflent sur les grandes étendues désertiques ainsi que sur les plaines. Le printemps et l'été voient apparaître le sirocco (dénommé shehili en Tunisie), vent d'origine saharienne qui peut facilement faire grimper la température au-dessus des 40 °C.
FAUNE ET FLORE
La flore varie
beaucoup en fonction des régions. Alors que celle des régions côtières est
semblable à celle de l'Europe méridionale et comprend prairies, garrigue, maquis et forêts
de chênes-liège, la végétation
du Sud du pays, qui s'adapte aux conditions climatiques semi-arides, est
de type steppique avec une
dominance de l'alfa. Dans les
régions arides de l'extrême Sud, les oasis sont
plantées de palmiers-dattiers.
Huit aires naturelles, identifiées comme zones prioritaires, ont été érigées en parcs nationaux. Le parc national de l'Ichkeul, qui s'étend sur 12 600 hectares, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 19808. Il abrite 600 espèces de plantes et 200 000 à 300 000 oiseaux d'eau hivernants (180 espèces différentes). Il existe également seize réserves naturelles qui ont pour but d'être un habitat pour des espèces ayant une valeur écologique et économique et en tant qu'écosystèmes vulnérables.
Selon une étude du programme méditerranéen du WWF, la région côtière du Nord-Ouest figure parmi les treize sites
du bassin méditerranéen qui se
distinguent par leur richesse naturelle, leur biodiversité et leurs espèces végétales et animales
uniques.
Articles connexes : Parcs nationaux de Tunisie et Liste des écorégions de Tunisie.