Hydrologie En Tunisie

 

La dernière évaluation des ressources hydrauliques en Tunisie fait état de 4,503 milliards de m3 disponibles, dont 2,7 sont des eaux de surface et 1,803 sont des eaux souterraines, ce qui est faible en comparaison des autres pays du Maghreb. De par leur qualité environnementale et de par les risques élevés de pollution auxquels les sebkhas font face, une politique de protection a été mise en place et concrétisée par la fondation d'une agence gouvernementale : l'Agence pour la protection des aires littorales (APAL).

Le Nord du pays rassemble les principaux oueds, dont la Medjerda, et reçoit les plus grandes quantités de précipitations (plus de 400 millimètres par an) : il fournit donc 82 % des ressources en eau du pays6. Les principaux plans d’eau incluent des lacslagunes et sebkhas dont les plus importants sont :

Le lac de Bizerte (12 000 hectares) ;

Le lac Ichkeul (10 000 hectares) ;

Le lac de Tunis (4 000 hectares) ;

La lagune de Ghar El Melh (3 135 hectares) ;

La sebkha Ariana : cuvette de 5 000 hectares située au nord du lac de Tunis, dont elle est séparée par la plaine de La Soukra, et coupée du golfe de Tunis par un cordon dunaire littoral entre Raoued et Gammarth ;

La sebkha Séjoumi : cuvette de 3 900 hectares située à l'ouest de Tunis.

Le centre (entre 400 et 200 millimètres par an) — avec la sebkha Sidi El Hani située dans la région du Sahel — et le Sud du pays (inférieur à 200 et souvent à 100 millimètres par an) sont caractérisés par l'aridité et l’endoréisme : ils ne fournissent donc que 12 % et 6 % des ressources, alors qu’ils représentent 62 % de la superficie du pays, mais accueillent l’essentiel des ressources souterraines. Ces dernières ont permis à la surface des oasis de doubler largement sur trente ans, passant de 15 000 à 36 000 hectares irrigués.

L’intérêt pour la construction de grands barrages et le transfert d’eau potable vers Tunis remonte à l’époque du protectorat français. Après l’indépendance, la réalisation de grands ouvrages destinés à l’irrigation continue, principalement dans le Nord du pays. La croissance urbaine accélérée du début des années 1980 se traduit par une augmentation sensible de la demande hydraulique. Le cinquième plan (1977-1981) vise donc la réalisation de quatre grands barrages mettant en place un système d’exploitation et de transfert des eaux vers les autres régions de Tunisie. L’engagement de l’État se confirme avec la stratégie décennale de mobilisation des ressources en eaux mise en place durant les années 1990 avec la réalisation de 21 grands barrages, 203 barrages collinaires, 610 nouveaux forages et 98 stations d’épuration. En 2000, le taux de réalisation du projet est estimé à 70 % par le ministère de l’agriculture. Toutefois, un déficit des ressources se profile à l’horizon 2030 et la maîtrise de la demande deviendrait alors prioritaire.

L’agriculture est le premier consommateur d’eau du pays (80 % des ressources) avec une superficie irriguée passant de 65 000 hectares en 1956 à environ 345 000 au début du XXIe siècle.

Articles connexes : Eau potable et assainissement en Tunisie et Barrages de Tunisie.